
À Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), deux maraîchers en conversion à l’agriculture biologique se sont installés mi-2021 sur une parcelle de 5 hectares appartenant à la ville, grâce à l’implication des élus. La commune, qui a investi pour équiper la ferme, prévoit qu’elle fournisse à terme 80 % des légumes nécessaires à l'approvisionnement de la cantine centrale. La loi Egalim oblige en effet les collectivités à atteindre 50 % de produits de qualité (locaux ou sous différents labels), dont 20 % de produits issus de l'agriculture biologique dans la restauration collective en 2022. Mais la production nationale est insuffisante et l’implication des collectivités dans la création de fermes est souvent la seule solution pour atteindre ou dépasser ce seuil, sans faire venir des produits d’autres régions, voire de l’étranger.
Des partenariats paysans-école
Après avoir décidé d'augmenter la part du bio pour la restauration scolaire, la commune s’est engagée dans une réflexion pour faire baisser les coûts de ce nouvel approvisionnement, et c'est ainsi que le projet de création d'une ferme est né. Propriétaire du foncier nécessaire au projet, la commune s'est engagée de surcroît à financer les investissements correspondants.
Parallèlement, elle a fait appel au Groupe d’action locale (GAL) Sud 77 et au réseau des Amap d’Île-de-France pour le recrutement de deux agriculteurs, via un Appel à manifestation d’intérêt. Pour compléter, le projet a été accompagné par un diagnostic des pratiques en cuisine et la formation des équipes, une expérimentation de l'approvisionnement local, la construction d'un projet pédagogique et la sensibilisation à l'alimentation durable. L'équipe municipale s'est complètement investie dans ce projet et a impliqué les agents de la commune, sous la houlette d'Alba Saulay, conseillère municipale chargée du Plan alimentaire territorial.
Deux maraîchers sélectionnés
« Le Groupement des agriculteurs biologiques d'Île-de-France a réalisé une étude sur les besoins de la cantine et sur la manière d’y répondre, avec les terrains identifiés par une analyse des sols », précise Hélène Brechet, salariée de Terre-de-Liens Île-de-France et impliquée dans le projet depuis le départ. « Les élus ont déterminé les aménagements à réaliser, le budget à mobiliser, les cofinancements à trouver », souligne Alba Saulay. Un appel à candidature est lancé en mai 2020 pour trouver les porteurs de projets et deux maraîchers sont sélectionnés : Marie Graingeot et Gaël Thomas.
Clôtures et forage
« Nous avions les terres mais il fallait faire les clôtures, une voie principale d'accès, un forage. Un hangar sera construit pour stocker et nettoyer les légumes. Les premières plantations ont eu lieu début juin avec des betteraves et des courges. La première saison de pleine production sera en 2022. L'objectif est que les maraîchers vendent en priorité leur production à la commune pour la restauration scolaire », explique la conseillère municipale. Un bail rural environnemental est en cours de signature, sur 5 ha de terres.
Une boutique à la ferme
Avec les compléments d'autres producteurs du territoire, la commune devrait assurer l'essentiel de l'approvisionnement de la cantine d’ici trois ans. Le reste de la production des maraîchers pourra être vendu par le biais d’une boutique. Cette boutique accueillera également l'Amap déjà présente sur la commune et d'autres agriculteurs Bio. Le projet global, pour un investissement d'au moins 700.000 euros, devrait pouvoir bénéficier de subventions régionales et du fonds Leader. « Les habitants, à terme, pourront aller se fournir en aliments bios dans cette ferme, ils sauront d’où viennent les produits. On passe de la fourche à la fourchette ! », conclut Alba Saulay.
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